Pour « Lisez-vous le belge ? », quatre poètes et quatre poétesses ont réalisé une œuvre qui témoigne d’un certain rapport au livre et à la lecture, avec parfois un clin d’œil à leur belgitude.
Découvrez le texte d’Hubert Antoine, Le trait d’union fait la force
Hé, qui es-tu, nouveau-venu de mon poème ?
Enfant de Saint-Nicolas ou gens de là-bas ?
Trouveras-tu ce qui se cache dans mes vers ?
Pour chasser l’énigme tel un fox-terrier
Il faut poursuivre le petit-poucet rêveur
Et, en bon boy-scout, relier les pointillés…
Préfère donc le tram que voguer en hors-bord
Et va de Saint-Idesbald à Knokke-le-zoute
Saler ton haleine en comptant les brise-lames
Puis longe un pays au trois-quarts sous les eaux
La frontière avec les Pays-Bas n’est rien d’autre
Qu’un à-peu-près linéaire discontinu
Qui emporte l’embrun jusqu’à Aix-la-Chapelle,
Éventer Charlemagne de son vert-de-gris.
Mais Oups ! On s’égare, reviens au rendez-vous,
Traverse les Fagnes comme un auto-stoppeur
Vers les cantons rédimés d’Eupen-Malmedy
-St-Vith te protège des maladies nerveuses-
Nous voilà au sud-est de notre territoire
Nous avons maquillé les 2/3 du projet
Tel l’eye-liner sur un œil-de-bœuf blanc bleu
Les ex-voto de la bataille des Ardennes
Sont nombreux autant que les points de pique-nique
L’essence est moins chère aux pompes du Grand-duché
Il reste à relier les derniers mange-tout
Que noue l’écharpe au garde-fou de l’Hexagone,
Cache-nez échappé du pif de Cyrano,
La ligne de Virton jusqu’à Koksijde-Bad
Passe au-dessus de Bouillon et de cinq rivières
As-tu reconnu le dessin de cette carte ?